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Les recensions de la revue Libre Sens

Dernière mise à jour : 14 sept. 2021




LA BIBLE EST-ELLE SEXISTE ?


Valérie Duval-Poujol est bien placée, en tant que bibliste et présidente de l‘association «Une place pour elles», pour répondre à la question souvent posée sur la place des femmes dans la Bible.


Elle le fait en affirmant que, à une époque très patriarcale, la Bible promeut une vraie égalité entre femmes et hommes. C’est en réalité notre lecture de la Bible qui est souvent sexiste. On le constate en examinant avec l’auteure comment bien des traductions sont sexistes, puis en étudiant attentivement les trois premiers chapitres de la Genèse. Vient ensuite la dénonciation de violences subies par des femmes, mais aussi la mise en valeur de femmes remarquables dans l’Ancien Testament.



On est, toujours en société patriarcale, dans un autre schéma, novateur, avec un chapitre sur l’attitude exemplaire de Jésus vis à vis des femmes, pas assez soulignée par les évangélistes et pas assez repérée par les lecteurs.





Adieu curé,



Dans une sorte d'autobiographie, l'auteur relate son itinéraire avec sa double formation de journaliste et

de théologien au sein de son Église catholique dont il se trouve rejeté, et réduit au silence.


Après des études commerciales supérieures et l'exercice du métier de journaliste dans le monde de la santé, Ch. Délahaye entreprend de se mettre au service de son Église catholique en tant que laïc, avec sa propre compétence professionnelle.


Son livre rapporte ses "trois pas", ou tentatives, tous aboutis à un échec, dont il fait l'analyse théologique.


Son domicile parisien n'a pour lui d'autre valeur que de permettre l'exercice de son métier ; il veut

s'enraciner et achète à cet effet un logement de gardien de passage-à-niveau sur une voie désaffectée, dans le Perche (département de l'Orne). Il le dénommera sa "Petite Trappe", et il va y vivre les trois étapes de son parcours.


Devant la déliquescence de la vie paroissiale dans ce diocèse [vieux clergé, peu nombreux, très isolé, et pratique religieuse quasi inexistante] l'auteur propose à son évêque ses compétences en communication, prêt à renoncer à un emploi lucratif à Paris. On lui répond que tout service de laïc, non lié directement au culte, ne peut être que bénévole ... Premier faux-pas.


L'activité journalistique va donc se poursuivre, mais l'engagement dans l'Église locale s’approfondît. Et en plus de son travail, l'intéressé suit une formation théologique complète à la "Catho"; (ICT) de Paris.


Sept ans d'études ; diplômé avec mention très bien et félicitations du jury. Avec cette qualification, il espère être apte à un service utile dans le diocèse. Non. Rien n'est possible sans une ordination presbytérale. Un parcours abrégé est même proposé à cet effet. Mais Ch. Delahaye n'envisage pas de devenir prêtre. Il refuse de se plier au carcan de la séparation entre clercs et laïcs dans le fonctionnement systémique de l'institution catholique. faux-pas, deuxième échec.






Saisons intérieures

Croire à l’âge de l’incroyance



Il a fallu environ deux ans à l’auteur, déjà à l’origine d’une dizaine de titres, pour donner naissance à cet ouvrage qui fourmille de réflexions, de témoignages, de regards critiques. C’est même l’écrit qui lui a demandé le plus de temps, et qui du coup l’a conduit à vivre toute une palette d’émotions. « J’y ai vu alterner bonheur et joie, deuil et anxiété, enthousiasme et profil bas, bref des hauts et des bas. J’ai même failli le laisser choir, ne plus m’y retrouver, le rejeter malgré les encouragements de mes amis qui écrivent eux aussi » (p. 5). Dominicain et spécialiste de l’histoire du soufisme, approche ésotérique et mystique de l’islam, l’auteur navigue entre France et Luxembourg, entre autres pays où il enseigne et donne des conférences.


Le titre de l’ouvrage peut se révéler trompeur. Il ne s’agit pas, comme on pourrait s’y attendre, d’un découpage de la vie par saison, comme si un parcours de vie était successivement ressemblant à chacune des saisons d’une année. Au contraire, pour l’auteur peuvent se succéder en un temps très court un printemps et un hiver, un été et un automne, et pas forcément dans cet ordre là. « Je me retrouve entièrement dans l’idée que notre vie de foi, notre vie intérieure spirituelle, pour ne pas dire mystique, est comme soumise à son propre cycle de saisons […] J’ai fini par me faire à l’idée que ce que l’on vit, l’état intérieur dans lequel on se trouve, oblige parfois à se transporter en imagination à un autre moment de l’année. » (p. 6-7).



LE MALAISE TURC

Cengiz Aktar



Tous ceux qui s’intéressent un peu à l’évolution politique, sociale, culturelle de la Turquie de ces vingt dernières années ne seront pas surpris par le véritable réquisitoire dressé par C. Aktar, politologue, journaliste et écrivain turc, contre le gouvernement de son pays. C. Aktar parle d’une rupture radicale d’avec l’Occident après le tournant qu’ont été l’échec de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et plus récemment les écarts opérés par le gouvernement turc par rapport à l’alliance atlantique.


L’intérêt véritable de ce petit livre est de replonger dans les relations entre l’Europe et l’Empire ottoman, relations qui remontent au XVe siècle. À ce moment-là l’Empire ottoman est entré dans l’imaginaire des Européen et n’a cessé de s’y maintenir. Soit comme un corps étranger à l’Europe chrétienne et comme personnification d’un empire ennemi des nations en quête de libération, soit comme un modèle d’État alternatif, cosmopolite, aux populations infiniment variées, ce qui allait avec la fascination d’un orientalisme à la mode en Europe occidentale. En même temps, les Ottomans puis les Turcs n’ont cessé de regarder vers l’Ouest, surtout à partir du XIXe siècle ? pour en adopter les techniques, les habitudes sociales et administratives et ainsi sauver l’État ottoman.




POUR UN CHRISTIANISME DE LIBERTÉ


Un compte rendu de Dominique Viaux, pour LibreSens


Le christianisme va-t-il disparaître par implosion ou explosion ? La question avait déjà été posée par Jean Delumeau. C’est compter sans la formidable puissance de vie et de liberté que recèlent les Évangiles, dit Michel Barlow qui a inscrit en ouverture de son petit livre une citation du prophète Jérémie « N’aie peur de personne, je suis avec toi pour te libérer, dit Dieu »

Le livre est nettement christocentrique, tous les chapitres sont placés sous le vocable du Christ comme le véritable libérateur de l’humanité: « le Christ nous délivre du sacré , « le Christ nous délivre de la Religion du livre », « le Christ nous délivre du christianisme», et ainsi de suite… Avec un brin d’humour et sans langue de bois, loin de tout dogmatisme, des disputes théologiques et des querelles ecclésiastiques, dans un langage clair et lisible, l’auteur s’est attaché au sens des mots les plus utilisés dans les Églises et dans la lecture du message biblique pour les décrypter et les décharger de l’empilement de significations qui leur ont été attribuées. Il fait œuvre de démineur pour revenir aux origines des mots dans leur contexte, aux interprétations liées à leur traduction dans la chrétienté occidentale, à leur histoire depuis les premiers écrits chrétiens. En effet, toute formulation théologique est une interprétation située.





DIEU AU BANC DES ACCUSÉS

C.S. Lewis


Un compte rendu de Olivier Pigeaud, pour LibreSens



C.S. Lewis, 1898-1963, n’est pas seulement l‘auteur des sept volumes du Monde de Narnia et de la Trilogie cosmique, c’était aussi un brillant universitaire spécialiste de la littérature du Moyen Âge, mais également un auteur d’ouvrages religieux. Converti au christianisme à l’âge adulte, il a défendu par ses écrits et lors de multiples conférences le christianisme le plus classique, en gardien des traditions séculaires. Ce volume présente douze brefs textes écrits entre 1942 et 1963, défendant la théologie traditionnelle face aux chrétiens « libéraux » et aux athées avec lesquels il imagine des dialogues.

On considéra comme datée la position tranchée de Lewis contre l’ordination de femmes dans l’Église d’Angleterre, comme excessive l’importance qu’il donne à la naissance virginale de Jésus ou sa défense de tous les miracles, mais son attitude générale visant à dépasser le pur matérialisme est à prendre en compte. Certains des dialogues vécus ou imaginés avec des matérialistes, sceptiques ou ignorants sont bien présentés et analysés.









LE DIVORCE

Dépasser la blessure, construire l’avenir

Rosite Boucaud, Jacques Poujol


Un compte rendu de Olivier Pigeaud, pour LibreSens



Comme l’indique le sous-titre, la visée principale de ce petit livre est l’accompagnement, l’aide et le soutient de ceux qui vivent ou on vécu un divorce. Mais pour aller de l’avant vers l’avenir il faut être au clair sur ce qui s’est passé. D’où un premier chapitre introductif, mais assez développé, intitulé « Le divorce une blessure ». Quelles que soient les causes et circonstances, qu’il faut bien sûr analyser, c’est de toutes façons l’image que l’on a de soi-même qui est touchée et même, bien souvent, abîmée voire brisée.








VIOLENCES CONJUGALES

Accompagner les victimes

Cosette Fébrissy, Jacques Poujol, Valérie Duval-Poujol


Un compte rendu de Gilbert Charbonnier, pour LibreSens



L’ouvrage veut être un manuel pratique destiné aux victimes des violences et à celles/ceux qui les accompagnent dans une relation d’aide, quelquefois dépourvu(e)s de la formation nécessaire. Œuvre collective, mais très homogène, il se répartit en cinq chapitres : un inventaire des diverses formes de la violence conjugale ; un état des conséquences traumatiques qu’elle entraîne chez les victimes ; l’accompagnement de ces situations de violence ; la situation des enfants exposés aux violences ; la Bible et les violences conjugales.


Les violences conjugales revêtent des formes multiples (verbale, psychologique, physique, financière ou économique, sexuelle, administrative, sociale, spirituelle). On commet souvent l’erreur de les considérer seulement comme des débordements d’une situation conceptuelle. Conflit et violence ne sont pas de même nature. Dans les conflits, les conjoints sont dans une situation paritaire ouvrant à des solutions de compromis, quelquefois avec une aide extérieure. Dans le phénomène de la violence la relation égalitaire entre les conjoints cède la place à un rapport entre un dominant ou dominateur (agresseur ou oppresseur) et un dominé, une victime (très généralement la femme). Et ce type de relation devient structurel dans la vie du couple. C’est alors que le phénomène tombe sous le coup de la loi. Avec le temps, il s’amplifie et, augmenté par la consommation d’alcool ou une pathologie mentale, il peut aller jusqu’à la mort du plus faible. C’est pourquoi, dès les premières manifestations violentes, il est souhaitable d’avoir un accompagnement personnel (médical, psychologique) et juridique (dépôt de plainte aux services de police). La violence conjugale est un processus répétitif passant par des périodes d’apaisement, qu’il est illusoire de prendre pour des guérisons ou restaurations.





Le titre de ce petit livre se comprend dès qu’on l’ouvre. Il invite en effet à trouver la lumière spirituelle en soi-même. Il est représentatif de tout un courant de pensée et de foi qui met en avant l’intériorité du sujet. C’est en nous-mêmes et non dans ce qui nous entoure dans le monde, surtout occidental, que nous pouvons trouver sens à la vie, équilibre et paix intérieure. La méditation et l’admiration de la nature nous y aident beaucoup ainsi que l’inspiration de données bibliques et de religions orientales, mais sans révélation d’une présence ou un message extérieur à nous mêmes. Lire la suite ...








Ce petit livre est une introduction à l’œuvre et la pensée du célèbre théologien allemand Jürgen Moltmann (né en 1926), par un auteur pédagogue de l’éducation visiblement très inspiré par lui. En vingt-cinq brefs chapitres il présente les différentes facettes d’une œuvre qui présente la relation entre Dieu, les humains, le monde et le cosmos de façon positive et optimiste. Le relationnel intra et extra divin y est très fortement mis en valeur et a des répercussions dans tous les aspects de la vie. Et il ne s’agit pas seulement d’une position abstraite, mais d’une démarche existentielle. Un lien intéressant est fait avec l’autobiographie de Moltmann, accessible seulement en allemand et anglais. On saisit aussi sa complicité avec sa femme Elisabeth, théologienne féministe.






Antoine Nouis ajoute un ouvrage dans la collection « Figures bibliques » en proposant un nouvel essai de ce que l’on pourrait appeler son midrash chrétien, en reprenant à frais nouveaux l’histoire de la conquête de la terre promise par les Hébreux sous la conduite de Josué. Comme il l’avait fait pour les textes sur Adam, Noé, Abraham, Jacob, Moïse et le Notre Père, l’auteur nous propose une relecture historique et exégétique du livre de Josué ; il le fait en lien avec nos problématiques actuelles tout en nous apportant une nourriture spirituelle originale. Le sous-titre de ce petit ouvrage, « les ambiguïtés de la conquête », cerne bien le questionnement posé par la manière dont la promesse faite par Dieu à Abraham a été réalisée : par la manière forte de la conquête, rapide mais cruelle, faisant place nette devant le peuple ou bien par une installation progressive soumise à de nombreux compromis. Un autre questionnement touche par conséquent à la façon de recevoir l’Écriture, à la violence, aux dimensions de la théologie de l’alliance. Lire la suite ...





Préfacé par le professeur Olivier Abel, l’ouvrage nous met en contact avec un monde romanesque inhabituel, à la frontière entre Occident et Orient. Il illustre combien les choses de la vie ont des sens mêlés et enchevêtrés suivant le niveau où l’on se place. La vérité a de multiples facettes qui s’éclairent et se masquent l’une l’autre tout à la fois. Texte assez déconcertant pour un cartésien moyen occidental moderne, avec une syntaxe souvent étrange, mais texte fascinant aussi.

Le livre se compose de trois « récits » différents, respectivement datés de 1963, 1964-65 et 1967 ; sortes de très longues nouvelles, surtout les deux premiers. Lire la suite sur la revue Libre Sens



Traversée de la maladie de Charcot


Ce livre est exceptionnel à bien des égards. Corinne Nême-Peyron apprend que Francis Valla est atteint par la maladie de Charcot. Elle l’a connu il y a 25 ans. Il était un membre actif de la paroisse du Chambon-sur-Lignon dont elle était pasteure. Lire la suite ...




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