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Cinéma-cinéma…Tchi tcha

Dernière mise à jour : 26 juin 2019



Le «cinéma chrétien»? Un genre en pleine ascension d’après la récente émission de Canal+, Tchi tcha, spécialisée dans l’actualité et les tendances cinématographiques*:


«Longtemps, les films inspirés par la religion rimaient avec films historiques en costumes et souvent à petit budget mais ça c’était avant l’émergence d’une tendance venue des États-Unis et qui cartonne au box-office: les «faith-based-movies», les films «chrétiens», ou juste «avec un zeste de foi».

Maman, c’est qui, Jésus? demande la petite fille assise sous les couvertures de son lit dans «Jésus, l’enquête» un film de 2018 de John Gun, en DVD chez Saje distribution.


Vaste question, «mais d’importance lorsque l’on parle de ce marché de niche du cinéma basé sur les films d’inspiration chrétienne».




Une nouvelle industrie, un nouveau marché qui depuis cinq ans ne cessent de se développer :

Il existe une douzaine de genres de films, mais l’un des genres les plus négligés, estiment les distributeurs, c’est peut-être les films «feel-good» – qui procurent du bien-être – avec un zest de foi chrétienne. Ceux-ci peuvent reposer sur des histoires extraites de la Bible, mais elles ne doivent pas nécessairement être aussi évidentes, elles peuvent simplement promouvoir un examen de la foi, de la spiritualité et de la religion en général. La recette d’un bon film chrétien, selon les frères Erwin, producteurs-réalisateurs ?
Sincérité plus qualité… Pour chaque histoire que nous racontons, en tant que créateurs, nous prenons un engagement vis-à-vis du public, promet Andrew Erwin: Y a-t-il quelque chose au cœur de l’histoire, dans mon ADN de cinéaste, auquel je crois profondément? Eh bien si je n’y crois pas, je ne peux pas raconter cette histoire.

Italie, France, mais surtout États-Unis, depuis quelques films: «Dieu n’est pas mort» (selon le titre du film de Harold Cronk, 2017, en DVD chez Saje distribution) : «Jésus revient et avec lui son vaste public de chrétiens. Alcoolisme, traumatisme, famille désunie… les “films basés sur la foi” ont la solution, ils sont là pour ressouder tout ça».


Ça passe par la voie du pardon, mais aussi par la conversion ou la re-conversion : Personne n’est irrécupérable selon Forest Whitaker dans «Forgiven», un film de Laurent Joffe. Dieu peut redonner la foi.

Résultat: des films indépendants des plus rentables grâce à des fidèles inconditionnels. État des lieux des films «Faith-based», selon Canal: «la production cinématographique qui évangélise l’Amérique et apporte sa lumière dans ses salles obscures arrive bientôt en France. Mais on ne le sait pas encore. Ça va venir. «La voix du pardon», actuellement au cinéma, c’est le film indépendant le plus rentable de l’année dernière sur le marché américain avec 7 millions d’investissement pour 83 millions de recette, associés à la chanson «I Can Only Imagine», aux États-Unis. Un million de plus que «Green Book», un Oscar et la pub en moins, précise la chaîne cinéma. Aux manettes de ce succès, Andrew et Jon Erwin, les Erwin Brothers, qui viennent de s’associer à la compagnie de distribution «Lion’s Gate».

En France, celui qui distribue «La voix du pardon» et dirige Saje distribution, voit poindre le succès. Depuis trois ou quatre ans, on essaie de faire émerger ce genre. Il y a eu un grand tournant en 2004 avec «La passion du Christ»,


... qui a connu un immense succès, et notamment aux États-Unis, parce que toutes les églises, catholiques, protestantes et évangéliques se sont mobilisées pour aller voir ce film-là. Ça, c’est quelque chose qu’a observé Hollywood. Il y a régulièrement des sortes d’enquêtes qui sont faites pour savoir un peu ce que le public attend, quels types de films le public attend. Toutes les enquêtes qui ont été faites, à partir de la fin des années 2000, ont montré un besoin de spiritualité – est-ce à cause de la montée du terrorisme? De l’inquiétude économique? De la crise? Etc. -, il y a une recherche de spiritualité.

«Essor de la spiritualité égale naissance d’un marché dû au box-office américain. Ce sont des petits budgets, mais des épiphanies à coup de dizaines de millions de dollars» (Canal+).

«Dieu n’est pas mort», c’est un point de vue, mais c’est surtout une mise de 2 millions au départ pour 60 millions de recettes. Sa suite, «Dieu n’est pas mort 2», c’est 24 millions. Pas astronomique, mais ultra rentable». Si Charles Manson est capable de transformer ses fans en zombies, les fidèles de Jésus pouvaient bien être en proie à une hallucination, suggère le personnage d’un film. Un cinéma chrétien qui ne prêche que des convertis? Pas forcément, répond le distributeur français.


Quand on fait 85 millions de dollars avec «I Can Only Imagine», on ne touche pas que le public chrétien. «I Can only imagine», cette chanson-là, est triple disque de platine, elle a fait 3 millions de ventes de titres. Cet album, c’est la première chanson chrétienne à avoir eu un tel succès. Elle a été passée sur toutes les radios profanes aux États-Unis. Vous avez des tas de gens qui adorent cette chanson et qui sont allés voir le biopic qui raconte l’histoire de cette chanson, et qui ne sont pas forcément des chrétiens convaincus ou engagés», souligne Hubert de Torcy.

Aux États-Unis, ce qui a ressuscité le Christ au box-office, c’est «Pureflix», surnommé le «Netflix» des chrétiens évangéliques**. Créé par quatre chrétiens évangéliques, dont David A. R. White et sa femme, c’est une société de production «Faith-based» et «family-friendly», mais surtout une certaine idée de l’Amérique. Pureflix est un vaste catalogue de films de qualité centrés sur le Christ, bientôt disponibles en un clic. Ce n’est que le début, promettent les White. Cette année au marché du film de Cannes, Ron Gell représentait la société de production Pureflix et défendait son prochain film, «Wishman» de Theo Davies. Un film qu’Hubert de Torcy a vu et qu’il envisage de distribuer. «Wishman», c’est encore une histoire de bonté et de générosité, mais pas une histoire sur la foi. Un film «fait-based» ou tout simplement «grand public»?




Un bon film «Faith-based», c’est un film qui a une sorte de boussole morale, que ce soit ou non dans le sous-texte, explique le vice-président des ventes de Pure Flix, donc il n’est pas nécessaire que ce soit l’histoire principale, mais l’histoire sous-jacente. Nous produisons des centaines de films. Ceux qui sont sur Pureflix sont pour un public familial. Nous venons de distribuer «Unplanned», un film qui est arrivé 4e à sa sortie. L’explication d’un tel succès, selon le producteur américain ? Vous savez, c’est simplement parce que certains films ont un cœur d’audience très précis.*

«Unplanned», un film de Gary Salomon et Chuck Konzelman, prochainement en salle :

«lui, ne fait pas dans le sous-texte et préfère le frontal». L’histoire, c’est celle, vraie, d’Abi Jonhson devenue militante anti-avortement. «C’est aussi celle d’un film qui assimile l’avortement à la torture et à l’assassinat, et la directrice de la clinique à Dark Vador, mais qui a cartonné. Un mois plus tard, l’Alabama votait une loi anti-IVG, avec peine de 99 ans de prison à la clé, et faisait descendre les américaines dans la rue:





«l’Alabama rejoint la lutte: l’avortement est un droit personnel.» Mais «Faith-based-movie» ne veut pas forcément dire film d’horreur et grosse propagande, conclu le reportage, tout dépend quelle est la cible, et dans quel pays elle vit. Nous croyons que les films peuvent être un vecteur puissant d’évangélisation nuance le producteur délégué sur ce créneau au pays de TVCO, l’Italie. En Italie ça marche, quand vous exposez un point de vue sans tomber dans le dévotionnel ou la bigoterie. Donc les comédies, en Italie, sont le meilleur moyen de raconter ces histoires-là.

«Thriller, comédie, biopic, “La voix du pardon”, c’est peut-être la prochaine ruée vers l’or… ?» Nous, en tout cas – comme dit Augustin Trapenard – tant qu’il y aura du cinéma, on sera là. Tchi tchao


David Gonzalez La Fête du cinéma, c’est du dimanche 30 juin 2019 au mercredi 3 juillet 2019: 4 jours de cinéma au tarif exceptionnel de 4€ la séance dans tous les cinémas de France. Sources :


*Document audiovisuel Canal+, Émission « Tchi tcha » du 28 mai 2019 de Laurie Cholewa

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