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Principes républicains et Islam de France



Vu de loin, le paysage est vraiment difficile à décrypter. Les relations de l’Etat français avec les responsables musulmans n’ont jamais été simples. Depuis des décennies, l’islam de France connaît des difficultés de représentativité et les pouvoirs publics sont en manque d’interlocuteurs reconnus pour avancer sur des dossiers épineux, notamment celui du serpent de mer qu’est le recrutement des imams.


Trop souvent encore, ceux-ci sont en effet formés à l’étranger, parlent mal notre langue et sont peu au fait des lois de la République. Comment leur expliquer alors la fameuse notion de laïcité à la française, exemple quasi unique dans le monde?


Autre sujet délicat : le financement des mosquées


Là encore, les fonds viennent de l’extérieur – par exemple du richissime Qatar…–, donnant du poids à des courants conservateurs, voire salafistes, peu compatibles avec notre modernité.


Quand il crée le CFCM en 2003, Nicolas Sarkozy pense avoir trouvé – ou créé – le Graal, si j’ose dire. Las… Le CFCM ne remplira jamais un des objectifs de départ : fédérer les différentes tendances de l’islam en France. Il s’est notamment heurté aux querelles entre les appartenances des pays d’origine. Algérien, marocain, turc mais aussi malien ou comorien, etc., l’islam a de multiples facettes qu’il n’est pas toujours aisé de faire cohabiter, encore moins dialoguer.


A cet égard, si la Fédération protestante de France a relevé le défi de réunir des Eglises issues d’histoires variées mais nées sur le sol français, il lui est en revanche bien plus difficile d’approcher des communautés “issues de l’immigration” : congolaises, gabonaises, haïtiennes, chinoises… Certes, ces églises évangéliques, souvent rassemblées autour d’un pasteur autoproclamé et unies par de la langue du pays natal, sont plus récentes que bien des mosquées implantées sur notre sol. Il n’empêche : fédérer exige un temps – et une patience – considérables.


Aux yeux de l’actuel gouvernement, le CFCM a donc failli. Sa mort annoncée brutalement en janvier – même s’il n’a pas été dissous – a laissé place au FORIF, un nouvel acronyme qui signifie Forum de l’islam de France. Il est né des ATIF, ces Assises territoriales de l’islam de France qui se sont tenues en 2018, 2019 et 2021, autour des préfets. Il s’agissait pour le gouvernement de faire émerger localement des acteurs et des associations représentatives du culte musulman.


Selon le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, lors de la troisième édition des ATIF, plus de 260 réunions ont été organisées sur l’ensemble du territoire rassemblant près de 2500 participants de tous horizons (cadres religieux, responsables associatifs, aumôniers, acteurs de la société civile, universitaires, élus, etc.).





Lors de ces assises, est apparue la nécessité de groupes de travail nationaux qui se concentrent sur quatre thématiques : le fonctionnement et la gestion des aumôneries, la professionnalisation et le recrutement des imams, les actes antimusulmans et la sécurité des lieux de culte, l’application de la loi confortant le respect des principes de la République.


Comment ne pas s’étonner qu’à ces quatre groupes n’ait pas été ajouté un cinquième : comment lutter contre l’islam radical? Que faire contre l’embrigadement des jeunes par les réseaux sociaux ? Comment juguler la parole des imams qui prônent le voile pour des petites filles de sept ans ? Pourquoi une telle omission ?


La majorité silencieuse des musulmans, bien que respectueuse des lois de la République, a parfois intégrer que dénoncer l’islamisme, c’est trahir, comme le prétendent les islamistes.


Quelques rares courageux disent les vérités qui fâchent comme ces personnalités musulmanes qui ont signé une tribune dans le journal Le Monde, le 1er février 2022. Elles y dénoncent fermement, au nom de leur foi et de leur attachement à la République, le salafisme et ses corollaires : le fondamentalisme, l’obscurantisme, l’intolérance, l’enfermement idéologique.

Qui les rejoindra ?


Nathalie Leenhardt

Nathalie Leenhardt est journaliste, ancienne rédactrice en chef du journal Réforme, elle intervient régulièrement pour l'édito de la matinale de RCF.


Pour aller plus loin :



Les religions sont-elles à la racine de tous les maux ? Sont-elles facteur d'intolérance, de sectarisme, de violence et de terrorisme ? Dans ce livre très bien documenté, le professeur Keith Ward répond à ces questions. Il examine les arguments d'un point de vue historique, philosophique, sociologique et psychologique. Il se concentre sur la question principale : la religion fait-elle plus de mal que de bien ?


Au fil de son argumentaire clair et sans complaisance, l'auteur prend ses exemples dans les grandes religions tout au long des siècles. Le lecteur est peu à peu amené à comprendre ce que les religions peuvent apporter de positif dans les sociétés séculières modernes et dans la vie des individus.




Les paraboles sont la preuve anthropologique que le Christ était vraiment homme. En effet, il connaissait les moindres détails de l’âme humaine et ses aspects les plus intimes. Il était familier des paysages, de la poussière des rues et des eaux boueuses du Jourdain. Il savait le goût du vin et celui de l'eau des puits. Il avait une expérience du monde que seuls possèdent ceux qui se sont confrontés aux réalités les plus ordinaires de notre quotidien.

Dans cet ouvrage, Alberto Fabio Ambrosio offre au lecteur un regard neuf sur les plus belles paraboles de l'Évangile, «la perle précieuse», le «bon Samaritain», «le festin des noces», «le fils prodigue»…


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