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3 regards sur les sites spécialisés TCA

Image de Philipp Katzenberger
  • Les sites pro ana (pro anorexie)

Ces sites prônent le contrôle plutôt que l’équilibre du corps. Ils encouragent à tenir quotidiennement un carnet alimentaire, à faire des heures de sport, à tout mesurer. Sur ces sites, les malades cherchent à rencontrer d’autres malades pour trouver un réconfort dans leur mal-être. Selon National Eating Disorder Association (NEDA), des études montrent que 86 % des utilisateurs de média sociaux ne font que promouvoir une mauvaise image du corps. Ces messages peuvent venir d’un environnement malsain. Leur facilité d’accès est dangereuse. La plupart n’impliquent pas la notion de concurrence alors que les troubles alimentaires le font. Cette maladie voudrait vous convaincre que vous n’en faites pas assez et que vous devez toujours faire plus (compter, mesurer…).


 

La Loi Santé 2015 aurait qualifié ces blogs du délit d’apologie de l’anorexie, mais cette proposition a été retirée pour ne pas obliger les auteurs à se cacher. En revanche, une étude internationale conclut que la guérison serait le but de beaucoup de blogueurs. Selon P. Tubaro, blogueuse, Internet permet d’accéder à des ressources, articles, associations et groupes de soutien. Elle trouve que la plupart des forums, dont le contenu est contrôlé, sont bienveillants. Néanmoins, nous parents, appréhendons leurs influences potentiellement néfastes.


 

  • Sites sur smart phones

Pour 75 % des patients du psychiatre Kimberly Dennis, l’utilisation obsessionnelle du téléphone ou du bracelet fitness pourrait favoriser des comportements névrotiques, comme le comptage des calories (les meilleures amies et pires ennemies). Les jeunes ne se rendent pas compte de la puissance de ces applications et les concepteurs ne prennent pas en compte leur contribution à un usage potentiellement addictif. Par exemple, l’application gratuite « Don’t be a fat girl », sortie en janvier 2015, peut donner l’impression à un individu qu’il n’est qu’un objet mesurable et l’amener à lui faire détester son corps.


 

Un porte-parole de l’association britannique UK Eating Disorder Association – BEAT rapporte : avec les puissants vecteurs des médias sociaux et les applications pour téléphones comme Instagram (600 millions d’abonnés), les utilisateurs peuvent facilement accéder à des contenus qui laissent à croire qu’un trouble alimentaire est un choix de vie. En conséquence, un/une malade ne ressentirait pas le besoin de faire appel à un spécialiste. BEAT accuse Instagram de « promouvoir l’anorexie ».

Certains parents recommandent de couper le contact entre leurs enfants et les médias sociaux. Comment le faire quand de plus en plus d’enfants ont accès à des tablettes et qu’ils consultent leur téléphone toutes les 5 minutes ? Une des mères, soucieuse de protéger sa fille de la surinformation, a règlementé l’utilisation de l’unique ordinateur de la famille. Une autre a choisi d’emmener sa fille avec elle quand elle doit s’absenter de la maison. Une troisième mère a résisté à ses demandes de téléphone portable. La privation serait-elle la seule option pour affronter ce problème ?

  • Les Avantages des sites pour professionnels et parents

Selon le Dr. Criquillion4, internet permet un meilleur travail d’équipe et le contact avec une population élargie. Nous augmentons les échanges entre professionnels afin de mieux suivre nos malades. Il existe aussi des vidéos de formation pour professionnels (webinaires) et même des témoignages de séances de psychothérapie (ex. en anglais, psychotherapy.net).

Pour les parents, internet donne accès à des ressources et à des groupes de soutien. Pierre : au début, je suis allé en ligne ; un numéro d’aide spécialisée m’a permis de dialoguer avec des experts.

 

Dans son blog, l’athlète de haut niveau Niccola, revenue dans le monde de la santé, proclame l’importance de ne plus être enfermée dans le secret d’une vie avec l’anorexie. J’étais dans la culpabilité qui m’emportait dans un trou de mensonges. Maintenant je me sens libérée, c’est une vie autrement bien (Entretien avec Niccola, yogi et entraineuse sportive, Londres, 20 Janvier 2014).

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